Lacs Morétan - L'Aup du Pont Lac de la
Colombière, Lac des Balmettes
Dénivelée
:2000m environ
avec nuit au refuge du Merlet (sans le lac du coteau)
Accès
:
Grenoble > Autoroute direction Chambéry puis Turin > Sortie
"vallée des Villards - Col du Glandon" > Le Premier Villard
Quelques
photos
: 21 et 22/08/2010
Commentaires
: Tout
à commencé par un créneau innattendu de deux jours de beau temps, sans
contraintes et le week end...
Voila bien longtemps que je n'ai rien fait d'autre que des randos à la
journée et cette fois ci je ne veux pas louper le coche. Immédiatement
je pense aux lacs morétans dont l'accès est devenu très fastidieux
depuis que le route de la chevrette est fermée (il est possible de
passer par le col du Vay mais la dénivelée dépasse les 1500m pour un
parcours moins intéressant). L'idée est de profiter des deux jours pour
les remplir et faire le tour du coin. Après avoir retourner le problème
dans tous les sens j'imagine une boucle avec un départ côté Savoie qui
permet de rentrer plus rapidement dans le vif du sujet.
Je place alors un message dans le forum
car je le sens moyen de partir seul sur deux jours dans un endroit que
j'imagine peu fréquenté hormis par les patous contre lesquels on m'a
mis en garde...
J'avais assez peu d'espoir de réponse mais finalement Stéphane, que je
connais virtuellement sur quelques forums, est tenté par l'aventure. En
fait il s'agit plutôt pour lui d'une promenade dominicale étant donné
que l'aventure il l'a déjà vécu quelques semaines auparavant ici à un autre niveau !! Le
rendez vous est pris en gare de Pontcharra le samedi midi... Il est
temps de préparer le sac en essayant de rien oublier. Etant donné que
je le trouve un peu lourd, je fais l'impasse sur certaines choses...
Le lendemain je le récupère à la gare comme prévu, une heure plus tard
nous arrivons au Premier Villard. Une petite hésitation sur la route et
puis nous garons finalement la voiture vers 1280m sur la route de la
forêt du Nant. Au lieu du sentier marqué sur l'ign, il y a une piste
qui part à flanc. Arrivé au fond du vallon, le panneau indique le col
du Merlet en rive droite du ruisseau, la carte montre un sentier en
rive gauche qui doit être l'actuelle piste. Nous suivons sagement le
panneau qui nous emmène dans la forêt sur un sentier en lacet qui a la
bonne idée d'être ombragée puisqu'il fait très chaud. Nous rejoignons
rapidement l'Echaut puis les Granges où nous cassons la croûte. Dès le
départ j'ai senti le poids du sac sur les épaules, et la chaleur n'aide
pas... La remontée de la combe du Merlet se poursuit en plein soleil ,
mon dieu que ce sac est lourd ! Nous quittons la piste agricole pour un
sentier qui nous fait passer à l'écart de la Vieille Route jusqu'où les
4x4 peuvent monter...
Jusque là les moutons n'étaient présents que par leurs effluves... nous
en apercevons finalement peu après Vieille Route sur les flancs du
vallon. Puis un aboiement lointain. Grosse inquiétude, surtout que
Stéphane a déjà goûté aux Patous (disons que c'est plutôt eux qui l'ont
goûté !!!). Finalement le chien nous surveillera depuis la crête mais
ne descendra pas, tant mieux !
Au col nous découvrons le versant isérois un peu bouché par les
cumulus. Au passage deux vautours fauves cherchent les thermiques
au-dessus de l'arête du Pic Nord du Merlet. Un instant nous hésitons à
rejoindre le lac du coteau en traversant à flanc pour gagner
l'abaissement de la crête derrière laquelle le lac se situe. Celà
permettrait d'économiser de la dénivelée mais l'autre versant de la
montagne passe t il ? De plus celui qui se présente à nous couvert
d'éboulis n'est pas des plus engageants. Nous décidons finalement de
gagner le Merlet pour se délester des sacs et monter au coteau par
l'autre... côté comme prévu initialement.
Le chemin du Merlet, bien que pierreux, est bien tracé. On arrive au
refuge vers 16h00, il n'y a personne mais une odeur de cheminée. Nous
décidons de laisser les affaires et de repartir en direction du lac du
coteau en tirant à flanc derrière le refuge en passant au pied de la
montagne du coteau. Cela commence assez bien, puis ça se gâte. Le
terrain est varié... sous les rhodos ! Entre éboulis, rhodos, myrtilles
et plantes en tout genre la progression n'est pas très rapide, d'autant
que l'idée de couper à niveau est vite contrariée par un éperon rocheux
qui descend assez bas. Au passage Stéphane y laisse un bâton.
L'avantage c'est que nous avons contourné par le haut les troupeaux de
moutons situés dans le fond du vallon. Arrivé à Jérusalem, il faut
maintenant grimper le raide ressaut qui mène à la combe du crozet. Je
suis exténué est j'ai du mal à enchaîner les pas. Finalement nous
abandonnerons au replat du Crozet, simplement recompensés par quelques
chamois qui traverseront la combe.
Nous effectuons le retour par le même sentier un peu inquiet des
moutons que nous avons contourné et que nous craignons voir sur notre
itinéraire. Mais aucun mouton en vue lorsque nous repassons à cet
endroit. Et pour cause... nous les découvrirons un peu plus loin
éparpillés tout autour du refuge !! Nous restons à distance à quelques
centaines de mètres du refuge en attendant que ceux-ci veuillent bien
paître plus loin... Nous attendrons ainsi une grosse demi heure à
contempler le sommet du Grand Morétan qui se dégage et avec
l'inquiétude de savoir où nous allons passer la nuit (d'autant plus que
toute la bouffe et les duvets sont dans le refuge).
Finalement ils laisseront brusquement la place et nous pourrons enfin
regagner le refuge dans une solitude totale (il doit être 18h00).
Alors que nous imaginons être seuls au refuge cette nuit là, un groupe
de jeune arrive vers 20h00, ils sont venus depuis le pont du Veyton et
en ont manifestement plein les jambes. Ils préparent leur soirée fondue
au refuge tandis que nous mangeons nos pâtes (lyophilisées pour moi !).
Pendant qu'ils passeront leur joyeuse soirée à l'intérieur nous
profiterons du ciel étoilé et du lever de lune dehors. Finalement nous
gagnerons sagement nos duvets vers 22h00 avec 1400m de d+ ce jour.
Les matelas du refuge ont le mérite d'exister. En revanche ils ne
servent pas à grand chose, ils sont tellement mous qu'ont sent les
lattes en dessous. Du coup la nuit a été hachée et mon dos aussi. Une
bestiole viendra visiter avec bruits un sachet plastique au contenu
surement intéressant.
Lever le dimanche à 8h00, nous sortons les affaires pendant que tout le
monde dort encore. Petit déjeuner à l'extérieur (sans moutons) puis
départ vers le lac morétan inférieur. Il y a la fois aucun sentier et
des traces partout. Après avoir pris quelques photos sur une marre je
me rends compte que nous sommes monté un peu trop haut, nous regagnons
le lac inférieur au bord duquel il y a deux tentes. Nous continuons
ensuite en direction du lac supérieur ou cette fois nous découvrons
deux pêcheurs (qui ont également dormi sous tente à proximité). Les
deux lacs ne se ressemblent pas du tout, le lac inférieur est entouré
d'herbe (et de sphaigne), plus profond ses eaux sont moins claires. Le
lac supérieur est entouré de bloc rocheux, ses eaux sont cristallines
et le fond varie entre le bleu des argiles et le vert des algues
accrochées aux rochers.
Nous partons ensuite en direction du lac de la colombière en coupant au
maximum suivant les lignes de niveau ce qui se fait plus facilement que
ce que j'imaginais vu d'en bas. Nous remontons ensuite le verrou en
tirant de larges épingles ; le sac est lourd mais aujourd'hui j'essaie
de mieux gérer l'effort.
Nous arrivons au lac de la Colombière suivi de loin par les moutons que
nous entendons au fond du veyton. La vue sur la brèche de la passoire
n'est pas très aguichante depuis le lac : c'est un immense pierrier
sans trace qui n'inspire pas grand chose. On se demande d'ailleurs si
ça sort au niveau de l'arête rocheuse...
La montée sera un peu fastidieuse, je m'applique à poser mes pieds pour
éviter de trop ripper et de me fatiguer inutilement. En visant les
langues de terres nous remontons finalement sans problème cet
éprouvante pente. Nous débouchons ensuite sur l'arête en tirant un peu
sur la droite. Des personnes descendent du sommet de l'Aup du Pont
alors que nous attaquons l'arête. Celle-ci est bien tracée et sans
grosse difficulté, globalement elle est peu exposée.
Du sommet nous savourons alors le panorama à 360°, Stéphane aperçoit sa
pointe percée, je reconnais tout au fond les Hauts Forts dans le
Chablais, nous nous interrogeons sur quelques sommets probablement
suisses ou italiens, j'admire cette vue originale sur les Rousses...
Descente ensuite sur le col du Villonnet où s'est formé un petit lac
non mentionné sur la carte, puis traversée vers le col des Balmettes où
les moutons sont à l'écart.
A partir du col commencer une looooongue descente qui commence
seulement à entamer mes orteils. Nous faisons une petite pause photo au
lac qui est finalement plus photogénique vu du dessus.
Plus bas la carte nous fait encore hésiter. La bifurcation pour les
chalets du Balais se fait plus bas et il faut remonter un peu.
D'ailleurs nous ne verrons en fait jamais ces ruines ! Arrivé au point
1980 nous découvrons une croix, pas marquée non plus sur l'ign... Le
sentier qui est marqué comme "GR de Pays" se perd ensuite dans
l'alpage... décidement ce coin est sauvage !!
Arrivé dans la combe du Balais nous perdons complètement le sentier
"officiel" tant il y a de traces annexes et tant la trace principale
s'estompe...!!
Un chalet a été construit récemment sur la crête nord de la combe en
limite de la forêt, nous chercherons le sentier qui plonge vers les
granges un peu plus haut, mais comme ce sera sans succès, nous finirons
par le chercher au niveau de ce chalet derrière lequel il part,
récemment entretenu.
Entretenu mais tout de même peu fréquenté, le sentier nous ramène aux
Granges. De là il faut reprendre toute la piste 4x4 en plein soleil.
Assoiffé je remplis ma gourde dans le ruisseau du merlet et patiente
difficilement les 30min de délais du micropur... A l'Echaut, pensant
prendre la piste que nous avions laissé à l'aller nous délaissons le
sentier pour cette piste qui part à flanc. Mais celle-ci ne descend pas
(voire remonte) et nous rejoignons finalement la route de la forêt du
Nant vers 1480m !! Nous terminon donc par 2km de route alors que nous
aurions pu partir de là et gagner 200m de d+ à l'aller...
Bilan du deuxième jour : 1000m de d+ environ.
Au final c'est une belle boucle variée avec des lacs, un beau sommet et
une vallée du Veyton grandiose. Un seul bémol : les moutons !
Le schéma de
l'itinéraire :
Attention
! il ne s'agit pas d'une trace GPS mais d'un dessin tracé sur la photo
satellite, il peut donc comporter des inexactitudes importantes par
rapport au
parcours réel.