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Le Rochail



Dénivelée : 1500 m env.

Accès :  Grenoble > Vizille > Bourg d'Oisans > Suivre les indications "Villard Notre Dame > Parking soit au départ du chemin dans l'épingle (2 places) soit en haut de Villard Notre Dame (parking).





Quelques photos : 02-08-2006




Villard Notre Dame


Digitale jaune


Les Grandes Rousses


Refuge communal des Sources avec le glacier et le sommet


Tout équipé



Col du Rochail


Depuis le col...


Linaire des alpes


Le sommet du Rochail



Oeuillet de dieu


Une des cascades...


Vasques près de Villard



Commentaires : Caramba ! encore raté !
Selon Gaston Rébuffat, le rochail fait partie des belvédères sur le massif des écrins. Il indique d'ailleurs 4h00 pour la montée depuis Villard ND, horaire qui me paraît correct bien que je ne sois pas allé au sommet : un belvédère dans les nuages c'est d'un intérêt limité !!

Si vous êtes arrivé à Villard Notre Dame vous avez déjà fait la moitié des difficultées ! A bourg d'oisans un petit panneau "route difficile" vous mets en garde au départ de la montée. La route est étroite, parsemée de caillasse par endroit, les tunnels non éclairés sont lugubres et le bas côté est bien souvent remplacé par le précipice. Bref évitez d'y aller avec un camping car ou une caravane !

Depuis le parking amont de Villard Notre Dame, redescendre entre les maisons sur la route et prendre le chemin qui part dans la première épingle. Après une centaine de mètre on passe le ruisseau aux vasques sympathiques, puis on rejoint les ruines de l'Essart avec la plaque commémoratives du maquis de 39-45. Le chemin passe les anciennes terrasses de culture puis s'engage sur une large vire sans difficultés pour rejoindre le fond du vallon. On remonte ensuite le long du ruisseau et des quelques cascades (qu'on ne voit malheureusement pas de près) jusqu'au refuge des sources. Il est tout équipé : même les bouteilles de gaz sont là ! Du refuge prendre le ruisseau qu'on vient de quitter et remonter le lit, puis traverser la longue moraine (toujours aussi désagréable) et prendre à droite le petit vallon qui s'ouvre presque à contre sens. On arrive alors à un replat, face aux éboulis noirâtres du pic d'Ornon. Le col du rochail se situe entre les rochers à gauche (remonter les rochers rougeâtres), une trace existe, plus ou moins balisée de cairn jusqu'au col. La météo ne m'a pas permis de remonter l'arête jusqu'au sommet mais de l'avis de deux personnes qui descendait celle ci ne présente pas de difficultées.
J'aurais bien voulu conclure cette laborieuse montée d'éboulis par de belles photos des écrins, ça sera pour une prochaine fois...

Nota : le glacier rampant n'existe plus, le glacier du Rochail est réduit à sa plus simple expression...
Nota 2 : quelques marmottes et un bouquetin au col.


Quelques photos : 30-08-2008




Le sommet depuis Villard

Marmottte

Une autre !

Grandes Rousses et Villard

Bouquetin sous le ressaut (sans zoom !!)

Panorama sur le massif des Ecrins

Itou avec en prime la vue sur le Lauvitel

Alpe d'Huez

Neyrard

Lac du Vallon et arête de montée

Villard et la vallée de la Romanche

Lac du Vallon

Arête sommitale

Pic du col d'Ornon et Grand Renaud

Ressaut sur l'arête

Col du Rochail

Col du Rochail

Le sommet, le col, le Pic et le Grand Renaud

Bouquetin

Au dessus du refuge

Refuge des Sources


Commentaires :  

La dernière fois que j'avais tenté de venir au Rochail les nuages avaient bourgeonné trop tôt et j'avais stoppé au col dans le brouillard.
Départ donc à 8h30 de Villard ND dont la route est moins impressionnante que la première fois mais où on espère toujours ne croiser personne !
Je vois un bel écureuil dans les bois mais je n'ai pas le temps de le prendre en photo, dommage...

Il faut savoir que le chemin commence par descendre ce qui fait finalement un dénivelé de 1600m mini au total. Heureusement à ce moment là je ne le sais pas encore, ça m'aurait démoralisé ! On rejoint rapidement les ruines de l'Essart (il me semble qu'il y a un autre nom indiqué sur place) et la plaque à la mémoire des résistants. Traversée ensuite à travers quelques anciennes terrasses puis entrée sur la vire où l'IGN symbolise une piste... A mon avis personne n'est venu vérifié sur place car, s'il y a peut être eu une piste à une certaine époque elle doit être en grande partie 200m plus bas au fond du ravin !
Le chemin (points rouges) serpente ensuite entre éboulis, rochers affleurants et fourrés d'arbres pour rejoindre le fond du vallon.
La montée à l'ombre n'est pas désagréable mais il fait déjà chaud. Il n'y a personne à l'horizon et de toute manière il n'y avait aucune voiture au "parking".
La montée est soutenue (1600m sur 6km soit 25% en moyenne !) et la trace un peu glissante dans la rosée de cette fin août.
Passé au soleil, les effluves de la prairie déjà fânée ressortent et les sauterelles s'agitent devant les chaussures. Une marmotte file en silence à quelques mètres de moi sur le chemin rejointe par un marmotton déjà grand.
Pas de trace d'activité au refuge mais celui-ci est toujours aussi bien équipé et accueillant. Je profiterai d'une longue vue laissée là pour jetter un coup d'oeil curieux à Villard et sur les crêtes. Les nuages commencent à apparaître sur les grandes rousses et sur belledonne. J'espère avoir plus de chance que la dernière fois et je file rapidement.
La montée au-dessus du refuge devient pénible lorsqu'on arrive dans les moraines de l'ex glacier. C'est à nouveau plus agréable arrivé au replat 2522.
Je n'ai jusque là pas vu de bestiaux et pourtant il y a des traces et une odeur qui flotte dans l'air. Je me souviens avoir vu un bouquetin la dernière fois sous le col dans les vires à droite mais cette fois il n'y a pas l'ombre d'une corne.
Là commence la découverte pour moi. L'arrête en éboulis est d'abord débonnaire puis elle bute sur une pointe ou il faut désescalader
un peu de rocher très facile (il faudrait que je rajoute 4m dans la dénivelée...). Ce n'est qu'au dernier moment que je découvre en contrebas, 4m en dessous à la verticale, un bouquetin couché au milieu du passage. On se regarde un moment, lui couché, moi obligé de passer par là. Il a fallu que je commence à descendre pour qu'il veuille bien se lever mollement et disparaître derrière les rochers en émettant un sifflement-soufflement auquel a répondu l'un de ses congénères en contrebas.
Le chemin libre je poursuis sur le flanc sud de l'arête. J'entend alors un bruit dans le versant caillasseux sud, des cailloux qui roulent... Je regarde mais je ne vois rien, il doit y avoir d'autres bestioles par là. Je continue à grimper quand le bruit se fait de nouveau entendre. Il n'y a plus de doute, ça n'est pas une chute de pierre. Avec le soleil dans la figure je fini par distinguer la silhouette d'un bouquetin à une centaine de mètre. Je vois qu'il avance sans trop savoir dans quel sens et je reprend ma lente progression dans ces rochers pourris.
Je relève la tête rapidement, toujours éblouis, et je me rend compte en fronçant les yeux que c'est vers moi qu'il se dirige. Je suis plutôt surpris, peut être ne m'a t' il finalement pas entendu... le bestiaux est à 50mètres environ, il traverse le versant à niveau. Je fais encore quelques pas et je distingue parfaitement ses deux grandes cornes et sa barbiche illuminée par le soleil qui la traverse. Sa trajectoire me rend mal à l'aise d'autant qu'il avance bien. Je me met en évidence sur la crête, fait un peu de bruit pour lui montrer que je suis là. Il s'arrête quelques secondes, me regarde et continue vers moi encore plus vite. Très vite j'imagine plein de choses : descendre en courant dans le pierrier, faire demi tour, fuire vers le haut, je regarde aussitôt de l'autre côté de l'arête pour voir s'il est possible de s'échapper par là. Il est en tout cas impossible de rester là si je ne veux pas le croiser de près. Certes certains doivent rigoler en lisant ça mais se retrouver seul dans l'immensité face à 100kg dont 5 de cornes qui viennent manifestement droit sur vous fait ressortir des instincts de survie oubliés...! Je fais encore trois pas, je trébuche sur un cailloux et lui aussi, nous nous observons mutuellement en avançant, cornes légèrement abaissées (enfin pour lui !). Il est à une vingtaine de mètres, toujours déterminé. Le temps que je réfléchisse et tout s'accélère. Ma retraite vers le bas est coupée car il est déjà trop près et descendre me rapprocherait de lui, je déguerpis aussi vite que je le peux vers le haut. 30 secondes de sprint. Enfin autant que l'on puisse sprinter sur une arête de caillasse à près de 3000m après avoir fait 1500m de dénivelée, j'ai l'impression d'être englué. Les pierres roulent sous mes pieds et en même temps que je fais tout un boucant, j'entends le même venant de mon adversaire. Je m'arête en contrebas de l'arête versant nord, près à voir ses cornes dépasser au dessus de moi. J'ai du parcourir quelques mètres à peine dans ce terrain délicat. Ne voyant rien apparaître je me dresse finalement sur l'arête et l'observe un peu plus bas lui aussi sur l'arête.
Je ne sais pas s'il a fini par prendre de la distance ou bien si je suis remonté très vite mais une vingtaine de mètres nous sépare désormais. Nous nous regardons comme après une passe d'arme. Qui aura eu le plus peur ? sûrement moi mais je n'arrive toujours pas à comprendre le comportement de cet animal pourtant si paisible d'habitude et son insistance à venir sur moi malgré mes gesticulations.
La fin de la montée s'effectuera avec une vigilance toute particulière pour chaque bruit de pierre suspect d'autant plus que l'arête plus éffilée laisse place au vide côté nord et donc à aucune issue de secours...
Cet incident (enfin pour moi) me coupera un peu la chique au sommet. D'ailleurs le panorama est sympa mais l'atmosphère est trop humide pour avoir une vue nette sur les écrins, je suis un peu déçu et pas très tranquile pour en profiter. Il est 12h03 et je pense déjà à recroiser le cornu à la descente.
Descente prudente jusqu'au point critique, le bouquetin est dans le versant nord, paisiblement couché mais il surveille ma progression.
Je ne serai réellement tranquile qu'après avoir escalader le ressaut descendu à la montée. Au sommet j'y croise deux randonneurs qui arrivent depuis le lac du vallon. Il n'ont vu aucun bouquetin...
C'est ensuite la "foule" au col : un couple grimpe versant villard, suivi d'un groupe de 3 jeunes. Je poireaute 20 min que tout le monde soit passé pour prendre une photo. Sensation au combien contrastée par rapport aux événements précédents.
Un autre bouquetin sera fidèle au poste sous le col dans la vire du rocher 2754. Ensuite descente rapide qui fait chauffer les genoux dans ce sentier malcommode. La petite remontée sur Villard s'effectuera dans une chaleur insuportable.