Montagne à Vaches !
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Aiguille de Laisse
(depuis le Plan du Suet)



Dénivelée :  1200m env., 16km

Accès :  Grenoble > Vizille > Allemond > le Rivier d'Allemond > se garer au panneau ''Alpage du Plan du Suet" peu avant le col du Glandon.

Quelques photos :



Commentaires :  Après un vendredi nuageux-pluvieux la météo annonçait un rétablissement rapide du beau temps et une chute des températures. Bien que du jour au lendemain il y ait toujours un risque de persistance de nuages bas avant l'arrivée du soleil, je me suis décidé tout de même pour cette boucle sur laquelle je lorgnais depuis longtemps.

En ouvrant les volets le temps est beau et le froid vif. J'hésite un instant à partir sur une boucle plus automnale mais je persiste. Au parking la température est plus que fraîche, d'autant plus que le vent de nord souffle en continue. Pour l'occasion je me suis habillé en hiver mais j'ai oublié les gants...
Passés les chalets du Plan je me retrouve à l'ombre ; de la gelée blanche recouvre encore l'herbe par endroit. Les marmottes sont partout dans les herbes, bien grasses à cette saison. Depuis les chalets il faut remonter un peu le ruisseau pour le franchir (c'est encore plus facile sous la cascade). Une fois de l'autre côté il faut remonter la combe qui mène jusqu'à Montfroid. A part les génisses qui paîssent en contrebas de la route, je suis tranquile. Cependant il y a des traces de moutons partout et des crottes fraîches ce qui ne m'inspire guère. Je remonte plus ou moins sur l'arête lorsque ce que je craignais arriva : derrière une bosse une dizaine de moutons de front descendent vers moi ! Ce ne sont pas les moutons qui m'inquiètent mais le chien qui est susceptible d'aller avec ! Les échos d'internet en parlaient encore récemment : les patous sont féroces. A mi-pente je prends donc les jambes à mon cou et fait demi tour, dévallant 100m sans me retourner et effleurant l'idée de partir depuis le col de la croix de fer ! Les bestiaux étant loin, je décide finalement de tenter un contournement du troupeau par le fond du vallon. En remontant j'aperçois avec l'appareil photo (il fait office de jumelle parfois !) un chien puis le berger à qui il appartient. Je remonte rapidement et discrètement dans l'ombre de la combe jusqu'au chalet du berger ou ses affaires sèchent au soleil. Une fois passée la séquence émotion je profite (toujours avec un oeil dans le dos) de la vue au sommet du Montfroid (le bien nommé !), couvert de chaumes jaunies. Le vent souffle toujours et des nuages élevés voilent le ciel (ça n'était pas prévu !!). De Montfroid le passage vers le lac du même nom est évident. Malheureusement avec le vent le beau miroir du lac sur fonc de Mont Blanc est troublé et il n'y a pas moyen de faire une photo potable, gênant pour une sortie lacustre.
Une flèche jaune invite ensuite à suivre la crête en direction de la Croix de Picheu ou se trouve une borne frontière gravée d'une fleur de lis. Etonnante frontière qui ne suit pas les cols mais coupe à travers le lac de Grand Maison... L'univers devient alors plus minéral au fur et à mesure qu'on s'élève, des restes de grésil et de neige de la semaine ont été conservés par l'ombre des rochers. A cette saison certaines flaques sont asséchées. Après une petite descente on aperçoit l'épaule Nord de l'aiguille de Laisse qu'on rejoint à sa base en coupant à travers les rochers. Un lagopède déguerpi devant moi. Parvenu sur l'arête, je vois sur l'arête Nord Est, de l'autre côté d'une combe rocailleuse, un chamois qui m'observe. Pendant un moment il suivra ma progression, suffisamment innacessible pour craindre quoi que ce soit. L'arête s'affine un peu mais ne présente aucune difficulté, elle mène ainsi au sommet de l'aiguille de Laisse (un bout de bois et un cercle de pierre). A l'ombre le sol est gelé.  De là il y a possibilité de monter à l'aiguille Noire toute proche. Je n'ai pas tenté car, même si ça semble faisable car il fallait le temps nécessaire pour parcourir en aller retour les 500m dans un terrain plus délicat (et sans garantie d'une vue plus vaste). De plus la météo n'était pas très engageante (ciel un peu laiteux, froid vif toujours !).
Du sommet je tente la descente directe sur le flanc Est. Le terrain est d'abord raide puis rocailleux, mais rapidement herbeux. En suivant grosso modo le ruisseau qui s'écoule entre l'aiguille de laisse et l'aiguille noire on parvient a un replat balisé par deux cairns (?!).De là on rejoint le plan en contrebas au niveau de la perte en tirant à gauche à flanc de versant et en descendant en profitant des rampes géologiques naturelles parcourues par les ruisseaux.
A partir de là c'est le retour à la civilisation avec un chemin qui mène le long du lac Blanc et du lac Bramant, au passage je croise un groupe puis un pêcheur, seuls humains de la sortie. Au barrage du lac Bramant je quitte le chemin et suis le ruisseau en contrebas, j'arrive ainsi sous le refuge au lac Majeur. Cette partie de l'itinéraire vaut vraiment le coup mais elle est certainement plus agréable au printemps lorsque les prairies sont vertes et les linaigrettes plus vives.
Ensuite suivre le ruisseau entre marais, marres et bras morts jusqu'à ce qu'il prenne plein nord et plonge après un replat. De préférence il faut rester rive gauche du ruisseau qui n'est pas toujours aisé à traverser (mais ça se fait quand même). A partir du dernier replat prendre franchement à l'ouest en recoupant les bandes de rocher. Si on a le compas dans l'oeil on retrouve les lacs qu'on aura vus de haut en arrivant et on arrive sur la selle de Montfroid vers laquelle de nombreuses traces de moutons descendent. Bien qu'il semble possible de continuer plus bas le long du ruisseau je le déconseille car ça à l'air franchement long et scabreux entre les barres rocheuses, les éboulis et les vernes, le tout dans un terrain très raide pour regagner le plan du suet.
Une fois le Montfroid rejoint, il n'y a plus qu'à suivre l'itinéraire de montée. En suivant l'arête j'ai pu repérer assez tôt le troupeau de mouton et le contourner. Au passage j'ai trouvé des restes de squelette, bien nettoyés mais récents, étalés sur une bonne centaine de mètre le long du ruisseau, l'oeuvre du loup ?



Le schéma de l'itinéraire :
 

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Attention ! il ne s'agit pas d'une trace GPS mais d'un dessin tracé sur la photo satellite, il peut donc comporter des inexactitudes importantes par rapport au parcours réel.